Alcool, quelles conséquences sur le cerveau ?

Il ne faut qu’une petite dizaine de minutes à l’alcool pour atteindre le cerveau et y distiller ses premiers effets.

En soi, il ne faut donc qu’un seul verre pour que cette substance vienne altérer le fonctionnement des cellules cérébrales même si, bien entendu, l’intensité de ces effets va fluctuer en fonction en fonction de nombreux autres paramètres.

Alcool et cerveau

L’alcool agit sur le cerveau en général et sur certaines zones cérébrales en particulier. Aperçu :

  • L’alcool agit considérablement sur le cortex frontal (partie frontale du cerveau). Or, celui-ci commande la maîtrise de soi et le comportement en société, ainsi que les actions ciblées, le raisonnement et la résolution de problèmes. Les dommages causés au cortex frontal entraînent donc une baisse des capacités intellectuelles. Par ailleurs, une moins bonne maîtrise de soi accentue les risques de réactions impulsives et réduit l’action de freins naturels (par ex. pour stopper l’envie de boire).
  • Et les souvenirs ne passent plus non plus de la mémoire à court terme à la mémoire à long terme, à cause, entre autres, de l’action de l’alcool sur l’hippocampe. Ce sont les black-outs. Le fonctionnement de la mémoire subit souvent de plein fouet les effets d’une consommation de longue durée.
  • L’action de l’alcool sur le cervelet (petit cerveau, situé à l’arrière du crâne) entraîne des troubles au niveau de la motricité, de la coordination et de l’équilibre. C’est déjà notable chez quelqu’un qui a bu beaucoup une seule fois. Une consommation excessive d’alcool de longue durée peut causer des dommages permanents au cerveau.
  • La moelle qui se trouve dans le tronc cérébral commande un certain nombre de fonctions autonomes comme la respiration et les pulsations cardiaques. La personne peut tomber dans le coma, voire décéder, si cette partie du cerveau est anesthésiée sous l’effet de l’alcool. Ce risque concerne surtout les binge drinkers qui consomment de grandes quantités d’alcool en un temps record.
  • L’hypophyse est une glande située au centre de la tête, sous le cerveau. L’hypophyse commande certaines hormones dont l’hormone de croissance. En agissant sur cette glande, l’alcool peut entraîner des anomalies de croissance chez les jeunes qui en consomment trop.

L’alcool est une substance anesthésiante qui agit donc comme narcotique sur les cellules du cerveau, ce qui a pour effet un ralentissement de la communication entre les neurones. De plus, les cellules du cerveau vont aussi fonctionner différemment. A terme, certaines cellules du cerveau vont aussi disparaître, c’est ce qu’on appelle la « perte de tissu cérébral ». 

Elle s’observe clairement à partir d’une consommation journalière de 6 verres d’alcool et est due à la toxicité de l’alcool qui vient détruire les cellules cérébrales. De ce fait, le volume du cerveau rétrécit quand on consomme de l’alcool avec excès pendant des années. Le volume du cerveau peut ainsi diminuer de 10 à 15 % chez les très gros buveurs après 10 à 15 ans.

Les enjeux liés à l’alcool

L’alcool est une substance psychoactive qui peut entrainer une forte dépendance, pourtant, elle est largement utilisée dans de nombreuses cultures depuis des siècles.

La consommation abusive de l’alcool entraîne une charge supplémentaire de mortalité ainsi qu’un poids économique et social important pour les sociétés. En 2012, près de 3,3 millions de décès, soit 5,9% de la totalité des décès dans le monde, étaient attribuables à la consommation d’alcool.

Cette substance est associée au risque d’apparition de problèmes de santé tels que les troubles mentaux, des maladies comme la cirrhose du foie, certains cancers et des maladies cardiovasculaires, ainsi qu’à des traumatismes résultant d’actes de violence et d’accidents de la circulation.

Enfin, l’augmentation de la consommation d’alcool est reliée à l’évolution du sida (comportements sexuels à risque) et peut entraîner chez les femmes enceintes des complications comme la prématurité des nouveaux nés.

Facteurs d’incidence de l’alcool

L’alcool nous touche de manière différente selon les individus Plusieurs facteurs entrent en scène pour déterminer l’incidence que peut avoir cette substance sur le corps :

  • La quantité absorbée
  • La rapidité d’absorption
  • La quantité d’aliments ingérés auparavant
  • Le sexe et l’âge
  • La taille ainsi que votre poids
  • L’état de santé général (malade ou sous médication par exemple)
  • L’humeur

La prise d’alcool a des effets importants sur le plan comportemental et corporel. Les effets de cette substance sont immédiats et durent plusieurs heures selon les différents facteurs énumérés.

Effets à court terme

L’alcool a des effets immédiats, essentiellement sur le cerveau, qui se manifestent quelques minutes après la consommation. Les premiers symptômes sont des troubles de l’élocution, une somnolence, la vision et l’audition déformée, et enfin, la perception des distances et la coordination diminuées.

Ces facteurs entraînent une augmentation par 8 du risque d’avoir un accident de la route.

Les effets à court terme se caractérisent aussi par des maux d’estomac, de tête, des vomissements dus à la prise excessive de l’alcool. Dans des cas extrêmes, l’alcool provoque de l’inconscience, des difficultés respiratoires, des pertes de mémoire ou encore des comas.

À fortes doses, la somnolence évolue en perte de connaissance : c’est le coma éthylique. La tension artérielle est basse, la fréquence respiratoire et la température corporelle diminuent. Par ailleurs, l’action sur le fonctionnement du cerveau peut amener l’individu sous l’emprise de l’alcool à réagir de façon plus extrême ou de manière violente à une situation donnée.

C’est en partie la raison pour laquelle de nombreuses agressions (injures, coups, agressions sexuelles et homicides) sont commises sous l’effet de l’alcool. A l’inverse, lorsqu’une personne a bu, elle est moins en capacité de se défendre et devient donc plus vulnérable aux agressions.

Effets à long terme

Alors que l’alcool possède une forte propension à la dépendance, sa consommation à long terme a de nombreuses conséquences sur le corps comme le développement de maladies : cancers, maladies cardiovasculaires et digestives, maladies du système nerveux et troubles psychiques.

L’alcool a un effet néfaste sur le cerveau. Mis en évidence grâce à l’imagerie médicale, la consommation à long terme diminuerait la matière grise. Elle peut également provoquer des troubles de l’attention, de la concentration, de la mémoire, des capacités d’abstraction et des fonctions exécutives.

De plus, des troubles psychiques comme l’anxiété et la dépression peuvent apparaître. L’abus de cette substance peut déclencher une dépression et inversement, une personne déprimée peut chercher dans l’alcool un moyen de s’extirper de sa situation.

Le risque de contracter des maladies cardiovasculaires est également accru chez un consommateur chronique. Boire de façon régulière élève la pression artérielle et augmente le risque d’hypertension.

Elle favorise également les risques d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) et d’infarctus du myocarde.

Un vieillissement dû à la réduction de matière grise et blanche

En réalité, le vieillissement cérébral est dû à la réduction de la matière blanche et la matière grise, qui composent le cerveau.

La première sert à diffuser les informations dans le système nerveux alors que la deuxième sert à stocker des informations et réaliser des opérations mentales.

« Nos résultats contrastent avec les directives scientifiques et gouvernementales sur les limites de consommation d’alcool. Par exemple, bien que la National Institute on Alcohol and Alcoholism recommande aux femmes de ne pas consommer en moyenne plus d’un verre par jour, pour les hommes les quantités sont fixées au double, une quantité qui dépasse donc le niveau de consommation que, dans notre étude, nous avons trouvé associé à une diminution du volume du cerveau« , s’étonne l’un des auteurs de l’étude.

Vers une consommation raisonnée

Comme le rappelle Sante Publique France, les risques d’une consommation d’alcool sur la santé commencent à partir d’un verre par jour. Pour aider les Français à évaluer et à maîtriser leur propre consommation, l’organisme, en collaboration avec l’Institut National du Cancer, a fixé trois repères de consommation clairs pour une consommation la moins risquée possible : pas plus de 2 verres par jour, des jours dans la semaine sans consommation et pas plus de 10 verres par semaine.

« Pour votre santé, l’alcool c’est maximum 2 verres par jour, et pas tous les jours » … Voilà le message martelé par les autorités sanitaires qui cherchent à sensibiliser le grand public aux méfaits de l’alcool sur l’organisme.

Des excès aux lourds effets

Selon les résultats du Baromètre de Santé publique France (2017), publiés dans le BEH thématique alcool, près de 24 % des Français dépassent ces repères de consommation.

Or, il est important de préciser que près de 41 000 décès par an sont attribuables à l’alcool. De ce fait, la consommation excessive d’alcool fait partie des principales causes de mortalité dites «évitables».

Plus la consommation de boissons alcoolisées débute précocement et plus les conséquences sur le cerveau peuvent être lourdes.

L’organe cérébral se développant jusqu’à l’âge de 23 ans environ, une consommation excessive avant la pleine maturité cérébrale peut amoindrir les facultés mentales, mais également la mémoire, le comportement ou la capacité de raisonnement.

Sources :

  1. https://www.topsante.com/medecine/addictions/alcoolisme/alcool-consequences-cerveau-649066
  2. https://aide-alcool.be/alcool-cerveau#:~:text=A%20terme%2C%20certaines%20cellules%20du,vient%20d%C3%A9truire%20les%20cellules%20c%C3%A9r%C3%A9brales.
  3. https://actu.caminteresse.fr/sante/combien-de-verres-dalcool-ont-un-effet-sur-le-cerveau-11185616

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