Le somnambulisme, c’est quoi ?

On raconte tout un tas de choses sur le somnambulisme : les gens se promènent, font le ménage ou jouent du piano. Mais les connaissances scientifiques sur ces balades nocturnes appelées « somnambulisme » dans le jargon médical ne sont pas très développées.
Les scientifiques parlent de trouble du sommeil qui se produit généralement pendant la phase de sommeil profond. Le lendemain matin, on ne souvient en général de rien.
Qu’est-ce-que le somnambulisme ?
Le somnambulisme est un état entre l’éveil et le sommeil. Il conjugue des caractéristiques propres à l’éveil, c’est-à-dire, l’activité des membres responsables du mouvement du corps, et des caractéristiques propres au sommeil, c’est-à-dire, l’inactivité de la conscience. En clair, les somnambules exercent des mouvements et accomplissent des actes, mais ils n’ont pas conscience de ce qu’ils font.
Les actes des somnambules sont plus ou moins automatisés, c’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas réaliser d’activités complexes, qui nécessitent de la réflexion : par exemple, ils ne peuvent pas lire, ou retrouver un objet perdu, puisqu’ils ne sont pas en pleine conscience que cet objet est perdu, et ils n’ont pas l’aptitude, à ce moment-là de leur activité, de procéder à une recherche selon des souvenirs ou des indices.
D’ailleurs, après un épisode de somnambulisme, le somnambule ne se rappelle jamais de ce qui s’est déroulé.
Quand se produisent les épisodes de somnambulisme ?
Les épisodes de somnambulisme se produisent durant la phase de sommeil profond. Notre sommeil comprend 4 à 6 cycles par nuit.
Chaque cycle dure environ 90 minutes et se décompose en 3 types de sommeil : le sommeil lent léger, le sommeil lent profond (celui pendant lequel on récupère), et le sommeil paradoxal (celui pendant lequel on rêve).
À quoi ressemble une crise de somnambulisme ?
Une crise de somnambulisme peut prendre de nombreuses formes, très variées. Un somnambule n’est pas forcé de se lever et de déambuler dans la maison. Il peut également seulement s’asseoir sur son lit, puis se recoucher. Néanmoins, il peut également aller se préparer un en-cas en cuisine !
Les causes du somnambulisme
On connaît mal l’origine du somnambulisme. Les chercheurs ont mis en lumière plusieurs causes, mais il semblerait que ce soit une combinaison de plusieurs facteurs qui soient responsables, entre autres :
- L’hérédité
- Des dérèglements hormonaux
- Le stress
- Le manque de sommeil
- La consommation de drogues et d’alcool
- Une activité physique trop intense avant de dormir
- Des troubles respiratoires nocturnes
- Le syndrome des jambes sans repos
- Les stimulations internes et externes (bruit, vessie pleine, fièvre, etc.)
Age et facteurs de risques
Il existe des facteurs de prédisposition à l’apparition du somnambulisme comme le précise le Pr Arnulf :
- un terrain familial : dans les mêmes familles certains sont somnambules, d’autres simplement de gros parleurs dans leur sommeil, ou ont eu enfant des terreurs nocturnes (hurlement en début de nuit associé à une peur intense et parfois à de brèves visions de catastrophe telles que le plafond qui s’écroule sur le lit). On pense donc qu’il y a une susceptibilité génétique.
- le jeune âge : le somnambulisme survient plus souvent chez l’enfant (17%) que chez l’adulte (4%), donc on pense qu’il y a aussi un lien avec le développement du cerveau et du sommeil avec l’âge.
Par contre il touche autant les hommes que les femmes. Il existe des facteurs qui favorisent les épisodes de somnambulisme, tels que le manque de sommeil ou un événement stressant le jour d’avant. Et il existe des facteurs qui déclenchent des épisodes (bruit soudain, contact) ou les rendent plus longs et plus sévères (par exemple la prise d’alcool).
Quelles sont les conséquences du somnambulisme ?
La première des conséquences du somnambulisme est la fatigue induite par ces nuits marginales. En effet, le somnambule dort moins bien que les dormeurs lambda, étant donné que ses nuits sont agitées.
Il en découle une fatigue chronique, et quelques endormissements, parfois en journée, ce qui mène à des problèmes au quotidien, et à une mauvaise humeur, voire une dépression. Effectivement, la dépression est souvent relevée chez les individus somnambules. Cause ou effet du somnambulisme ? Les deux sont possibles, toujours est-il que les deux facteurs sont étroitement liés.
Mise à part cette fatigue chronique, et cette potentielle complémentarité avec la dépression, le somnambulisme n’entraîne pas réellement de conséquences dans la mesure où 90% des somnambules ne se souviennent pas de ce qu’ils ont fait durant la nuit. En général, ce sont leurs conjoints ou leurs proches qui le leur indiquent, et les intéressés ne ressentent rien d’autre qu’une légère désorientation.
Quels sont les risques ?
Le somnambulisme n’indique pas la présence d’un désordre psychologique et heureusement, la plupart des épisodes de somnambulisme sont anodins.
Mais dans de rares cas (environ 1 % de la population 1), les déambulations nocturnes peuvent être fréquentes et longues. Certains somnambules peuvent avoir des « crise » de près d’une demi-heure. Un temps durant lequel le somnambule peut mettre sa vie en danger : certains sont même allés jusqu’à conduire une voiture ! Blessures et accidents peuvent parfois arriver.
Comment traiter le somnambulisme ?
Les épisodes occasionnels de somnambulisme ne requiert pas d’une urgence de prise en charge médicale. Les interruptions du sommeil ne sont généralement pas la conséquence de sérieuses causes sous-jacentes et s’améliorent au fil du temps.
Néanmoins, si les épisodes somnambuliques sont fréquentes et que le somnambule réalise des activités, dans un état d’inconscience, pouvant être dangereuses pour lui-même et pour autrui, la consultation du médecin est alors recommandée.
Le médecin généraliste orientera, le plus souvent, le patient vers un spécialiste du sommeil. Ce spécialiste tentera alors de trouver la cause originaire au somnambulisme, pour ainsi agir sur la source et limiter les épisodes d’éveil inconscient.
Il n’existe pas de traitement spécifique au somnambulisme. Cependant, des méthodes et des moyens sont possibles afin d’éviter les épisodes somnambuliques :
- se coucher à des heures régulières chaque jour
- s’assurer que la chambre est plongée dans le noir et soumise au calme
- limiter la consommation de boissons énergisantes et contenant de la caféine avant de se coucher
- favoriser les activités relaxantes avant de s’endormir : lecture, bain chaud, exercices de respiration, et autres.
Les traitements médicamenteux sont rarement prescrits dans le cadre du somnambulisme. Par ailleurs, certains comme les benzodiazépines ou encore des antidépresseurs peut se voir prescrits. Ces traitements permettent notamment d’améliorer la qualité du sommeil ainsi que de faciliter l’endormissement.
Prévention du somnambulisme
On ne peut pas prévenir les crises de somnambulisme, mais on peut adapter l’environnement afin que la crise ne puisse pas le mettre dans une situation dangereuse :
- Mettre des verrous en hauteur aux portes et fenêtres
- Dormir au rez-de-chaussée si possible pour éviter que le somnambule descende un escalier
- Éviter les lits superposés pour les enfants qui sont somnambules
- Installer des protections contre les coins et rebords pointus
- Ne pas laisser d’objets lourds sur le sol
- Éviter les facteurs déclencheurs comme la fatigue, le stress, la consommation d’alcool, drogues et psychotropes
- Laisser une lampe allumée dans la chambre et le couloir
- Éviter de réveiller une personne somnambule : il faut plutôt lui parler doucement et la reconduire à son lit
Sources :
- https://www.noovomoi.ca/vivre/sante/article.somnambulisme.1.1399084.html
- https://www.doctissimo.fr/html/psychologie/bien_dormir/articles/15411-somnanbulisme.htm
- https://www.sommeil.org/les-troubles-du-sommeil/le-somnambulisme/
- https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=somnanbulisme_pm
- https://www.helsana.ch/fr/blog/corps/connaissance-du-corps/somnambulisme.html