Quelles sont les différentes peurs d’un enfant ?

Tous les enfants ont des peurs à différents moments de leur vie : c’est normal. Cela fait partie de leur développement. Avec de la patience, de la compréhension et des mots rassurants, vous pouvez aider votre enfant à apprivoiser ses peurs.

Pourquoi les enfants ont peur?

La peur est une émotion qui survient devant un danger ou une menace. Cette émotion apparaît, que le danger ou la menace soit réel ou imaginé. Chez les enfants, les peurs se présentent généralement devant l’inconnu.

Ainsi, vivre des expériences nouvelles, rencontrer des inconnus ou entendre des bruits étranges peut représenter une menace pour un enfant parce qu’il ne sait pas comment affronter ces situations. Par exemple, un enfant peut avoir peur d’aller chez le dentiste la première fois parce qu’il ne sait pas comment ça va se passer.

L’imagination des enfants peut aussi entraîner des peurs. En effet, avant 5 ou 6 ans, il est difficile pour un tout-petit de faire la différence entre son imaginaire et le monde réel. Il peut alors imaginer qu’il est possible de rencontrer des personnages fantastiques et épeurants comme des sorcières, des monstres ou des dragons.

Neurobiologie de la peur

Connaissant par cœur votre anatomie, vous connaissez bien évidemment l’amygdale qui est un ensemble de noyaux au niveau des lobes temporaux.
Celle-ci est une structure cérébrale essentielle au décodage des émotions.

Lorsque l’amygdale est activée, elle déclenche une succession de réactions émotionnelles telles que la transpiration, l’accélération du rythme cardiaque ou encore la contraction des muscles.

Elle va donc analyser la représentation d’un objet et va préparer, soit à une fuite soit à une défense, grâce au cortex sensoriel adapté, tel que le visuel ou l’auditif.

Cette partie va stocker puis mémoriser toutes les émotions ressenties grâce à sa connexion avec l’hippocampe, qui est une structure du cerveau jouant un rôle central dans la mémoire.

Quelle peur à quel âge ?

Avant 1 an :

Le nouveau-né a peur du bruit et des mouvements soudains… Puis petit à petit, il commence à se montrer sensible à la différence des visages connus et inconnus . C’est à cet âge qu’apparaissent les débuts de l’angoisse de séparation.


Vers 8-12 mois :

la peur de l’étranger peut être très forte : Bébé redoute tous les lieux et toutes les personnes qu’il ne connaît pas. Comme il commence à « déambuler » à quatre pattes, il explore son environnement et comprend peu à peu que quand les gens disparaissent de son champ de vision, ils ne cessent pas pour autant d’exister.
Ces premières frayeurs se traduisent par une sensibilité accrue à la présence d’étrangers et ce à plusieurs périodes de la première année.

Entre 2 et 3 ans :

L’enfant de cet âge a peur des bruits comme l’aspirateur, le mixer ou la sonnerie du téléphone… C’est à peu près à ce moment qu’il se met debout, commence à marcher dans la maison.
Il est indécis, ne sait pas ce qu’il veut et a souvent peur de changer de maison ou de bras. Il veut contrôler la situation, décider quand il veut sortir de la pièce ou quand il veut changer de bras.

Commencent alors des périodes d’agitation nocturne, en réaction normale à son excitation d’apprendre de nouvelles choses. La période où votre enfant commence à se déplacer par ses propres moyens le jette dans des conflits avec son entourage, qui se poursuivront les années suivantes et prendront une forme plus aiguë au moment de la « crise de la personnalité » de trois ans.

Entre 3 et 6 ans :

Les peurs vont de pair avec le développement de l’agressivité. L’enfant commence à vivre des sentiments complexes. Par exemple, lorsqu’on lui donne un pistolet pour jouer ou qu’il s’imagine en train de s’en servir ou lorsqu’il a envie de frapper quelqu’un mais qu’il n’ose pas. La peur lui permet de tenir ces sentiments en échec.

Cette période demande une période d’adaptation particulière. En prenant conscience de son agressivité, l’enfant tombe dans une sorte de déséquilibre qui le rend temporairement hypersensible aux choses et aux événements qui l’entourent. Cette sensibilité peut s’exprimer par une anxiété générale, des frayeurs ou de la colère.

De 5 à 12 ans :

L’enfant ressent des peurs assorties à un objet ou à une situation particulière, avec des insectes, des voleurs et kidnappeurs, des médecins et dentistes mais aussi la peur du vide et des accidents. Après avoir vu des images choquantes à la télé, l’enfant peut avoir peur des catastrophes naturelles ou des guerres, mais aussi de la mort. Il peut aussi être confronter aux peurs sociales, le rejet à l’école ou prendre la parole en public.

Comment gérer au mieux les différentes peurs de l’enfant ?

Qu’il s’agisse d’une petite crainte passagère ou d’une véritable phobie, toutes les craintes des enfants doivent être écoutées, prises en compte et accompagnées pour aider les petits à bien grandir.

  • Toujours offrir une oreille attentive aux enfants

L’enfant doit se sentir en sécurité, et ne doit pas avoir peur d’exprimer ce qui le chagrine et surtout qu’il se sente le droit d’avoir peur. En bref, aidez-le avant tout à mettre des mots sur ce qu’ils ressent (et ce, avant-même de chercher à le rassurer).

  • Les rassurer.

Rappelez à l’enfant que vous êtes là pour le protéger, qu’importe ce qui peut arriver.

  • N’hésitez pas à mettre en place de petits rituels pour favoriser la tranquillité.

Attention à ne pas vérifier sous les matelas qu’aucun monstre ne se cache avant chaque sieste, ce qui aurait pour effet contre productif de laisser à penser que vous n’en êtes pas très sûre et que, vous aussi, avez besoin de vérifier. Mais pensez plutôt à de petites habitudes comme : l’utilisation d’une veilleuse, d’un doudou ou 15-20 minutes de petits rituels qui préparent calmement la phase de sommeil et donc la séparation.

  • Continuez de lire des histoires qui font peur et d’autres moins !

Déjà parce que la lecture est excellent moyen de créer du lien avec les enfants et de profiter d’un temps calme mais aussi parce qu’elle aide au développement et au contrôle de l’imagination. En effet, lire des histoires dans lesquelles gentils et méchants monstres apparaissent, aide les enfants à apprivoiser leurs peurs car ils peuvent en parler librement avec l’adulte qui fait la lecture et surtout dans ces livres les peurs sont maîtrisées. Enfin, c’est aussi une excellente façon de présenter un “monstre” dans une forme de “gentil” en lisant par exemple l’histoire d’un gentil fantôme ou encore celle d’un adorable bébé loup 

Quand consulter ?

Si votre enfant a toujours la même peur et est inconsolable à cette seule pensée, il a peut-être une phobie. Les phobies dépassent les peurs normales et surmontables; elles empêchent l’enfant de poursuivre sa routine quotidienne.

Les enfants peuvent en développer s’ils ont vécu un événement traumatisant. Si vous avez des antécédents familiaux de phobie, votre enfant pourrait être plus susceptible d’en développer une.

Consultez le médecin de votre enfant ou un psychologue si ses peurs commencent à nuire à ses activités quotidiennes ou s’il semble la plupart du temps anxieux.

Sources :

  1. https://www.magicmaman.com/,comment-se-manifestent-les-peurs-enfantines,373,2443.asp
  2. https://www.nounouassure.com/peurs-enfant-comment-les-gerer/
  3. https://naitreetgrandir.com/fr/etape/1_3_ans/comportement/fiche.aspx?doc=bg-naitre-grandir-peur-comment-intervenir
  4. https://www.lesfeeslucioles.fr/peurs-age-enfant/

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