Quels sont les effets de la drogue sur le cerveau ?

Les effets de la drogue sur le fonctionnement du cerveau sont nombreux. Dépendant de la fréquence à laquelle elle est consommée et de la sorte, la drogue peut affecter considérablement certaines facultés et fonctions cérébrales. Voici un résumé de ses effets sur notre encéphale.
Les parties du cerveau touchées par les drogues
Nous allons maintenant voir plus en détail comment les drogues agissent sur le cerveau en vous montrant quelles parties sont touchées par la consommation de stupéfiants. Trois zones cérébrales sont particulièrement malmenées lors de la consommation de ces substances :
- Le tronc cérébral : cette partie est chargée de contrôler les constantes vitales de notre organisme comme la respiration, les battements du cœur ou le sommeil. L’un des premiers effets de la drogue sur une personne est l’augmentation du rythme cardiaque. Ainsi, il est difficile de s’endormir après la prise de drogues, surtout lorsqu’il s’agit de drogues stimulantes, comme la cocaïne, le speed ou l’ecstasy. Ceci est dû au fait que les drogues affectent directement cette zone du cerveau en bouleversant les fonctions habituelles.
- Le cortex cérébral : il est divisé en différentes aires qui contrôlent les différentes fonctions de notre corps, comme nos sens (vue, toucher, goût, ouïe et odorat), la capacité de penser clairement, de planifier ou de résoudre les problèmes. La prise de stupéfiants modifie ces fonctions qui ne peuvent fonctionner « normalement ». Ceci est dû au fait que les drogues affectent directement la zone du cerveau chargée de gérer ces fonctions.
- Le système limbique : il a pour fonction de réguler notre capacité à éprouver du plaisir. Cette partie du cerveau est activée par des stimulations comme la nourriture, le sexe ou le sport, mais aussi par les drogues. Outre cette fonction, le système limbique est aussi chargé de réguler les émotions. C’est pourquoi une personne sous l’influence de drogues a des sautes d’humeur et peut passer de la colère ou la tristesse à la joie, entre autres.
Qu’est-ce qui crée cette dépendance, cette accoutumance à la drogue?
Il faut savoir que le cerveau nous amène à rechercher le plaisir et à fuir la douleur. C’est ainsi que la personne qui prend de la drogue voudra revivre cette sensation agréable et reprendra de la drogue.
Compte tenu de l’effet de ces substances sur les récepteurs des neurones, la courbe dose-effet sera modifiée au long cours. En d’autres termes, il faudra prendre de plus en plus de ces substances pour éprouver la même sensation de plaisir.
Inévitablement, tant que ce seuil du plaisir n’est pas atteint, la sensation de plaisir s’estompe et se manifeste alors un sentiment de manque. Pour fuir cette douleur, ce mal-être, la solution de facilité ici sera, bien entendu, à reprendre de la drogue. D’où un cercle vicieux de dépendance qui s’enclenche.
Dépendance renforcée par le processus de la fuite de la douleur et la recherche du plaisir. Ce qui aboutit à terme à l’overdose.
Substance par substance, les effets sur le cerveau
L’alcool se lie à de nombreux récepteurs biologiques comme les récepteurs à glutamate, GABA, sérotonine, nicotine. L’alcool est impliqué dans l’augmentation de la libération de dopamine dans le système mésocorticolimbique.
Les amphétamines et leurs dérivés, comme l’ecstasy, provoquent des augmentations immédiates et importantes de sérotonine dans la synapse, mais aussi de dopamine, suivies d’un épuisement des stocks de ces neuromédiateurs.
Un très grand nombre d’antidépresseurs agissent directement ou indirectement sur la libération de la dopamine.
Le cannabis entraîne une faible libération de dopamine selon un mécanisme encore étudié et discuté. Les récepteurs cannabinoïdes sont présents en forte densité dans le système limbique (dans le noyau accumbens, dans le cervelet, l’hippocampe et le cortex).
La cocaïne agit en empêchant la recapture de la dopamine au niveau des synapses. Ce faisant, elle augmente la présence et donc l’effet de la dopamine dans les synapses au niveau du cerveau des émotions (système limbique).
L’ecstasy augmente la présence de sérotonine dans les synapses en bloquant sa recapture. Dans une moindre mesure, elle augmente également celle de la dopamine.
L’héroïne est transformée dans le cerveau en morphine. Celle-ci se lie aux récepteurs opioïdes naturels (récepteurs des endorphines). Elle stimule également le système de la dopamine, mais par un mécanisme indirect, en diminuant le contrôle des neurones GABA sur les neurones à dopamine.
La nicotine du tabac, comme toutes les autres substances psychoactives induisant une dépendance, accroît la libération de dopamine par certains neurones. La nicotine imite l’action d’un neuromédiateur naturel, l’acétylcholine. Elle se lie aux récepteurs nicotiniques dans le cerveau. La nicotine facilite également la libération des endomorphines, ce qui expliquerait en partie son effet antalgique (contre la douleur).
CONCENTRATION ET MÉMOIRE
Consommer certaines drogues à outrance peut affecter les capacités mnésiques et cognitives des personnes. C’est le cas du cannabis et de l’ecstasy. En effet, la molécule de THC (tétra-hydro-cannabinol) contenue dans le cannabis diminue considérablement les performances de mémorisation et de concentration d’une personne.
MÉMOIRES DE TRAVAIL ET À COURT TERME
Si, ce sont surtout les mémoires de travail et à court terme qui sont les plus touchées, une quantité excessive de cannabis peut aussi affecter la mémoire à long terme d’un individu. Les symptômes les plus courants sont les trous de mémoire et les difficultés à retenir et à apprendre de nouvelles choses.
Idem pour l’ecstasy, dont les effets à long terme peuvent être dévastateurs. Des études ont notamment démontré que l’ecstasy pouvait réduire de 10% la taille de l’hippocampe, centre de la mémoire du cerveau. De plus, les personnes qui consomment peuvent avoir de la difficulté à se concentrer dans les jours qui suivent leur absorption.
LES DROGUES ET LA DOPAMINE
La plupart des drogues que l’on consomme (opiacés, amphétamines, psychostimulants, etc.) altèrent le fonctionnement du cerveau en augmentant de manière artificielle la production de dopamines dans le cerveau.
Ces hormones sont responsables de la motivation et du sentiment de plaisir associé à la récompense, donc elles augmentent la sensation de bien-être de l’individu qui prend des drogues.
Les dopamines sont également responsables du sentiment de dépendance associé à la consommation et ce, qu’il s’agisse de jeu, de drogues, de sexe, d’alcool ou de toute autre forme de dépendance. Consommer de la drogue rend donc les gens dépendants.
ALTÉRATION DE LA PERCEPTION
La drogue modifie également notre perception du monde réel en nous le présentant souvent plus beau qu’il ne l’est. On a l’impression de mieux cerner les problèmes de l’humanité, de mieux entendre la musique, de mieux voir les couleurs à cause de ses effets hallucinogènes, etc.
La drogue permet de nous relaxer et de nous rendre moins conscients des réalités qui nous entourent, dans le cas de dépresseurs, ou de nous rendre plus vifs et allumés, dans le cas de stimulants majeurs.
Mais outre ces effets en apparence positifs sur le cerveau, la drogue cause d’importants dommages à celui-ci en s’attaquant à plusieurs de ses composantes.
COMPLICATIONS PSYCHIATRIQUES
En outre, la production massive d’hormones de manière non naturelle dans le système nerveux, telles que la dopamine, peut causer de l’hypertension et une vasoconstriction des vaisseaux sanguins, empêchant ainsi les tissus de s’oxygéner convenablement.
À fortes doses, la drogue peut aussi occasionner des maladies mentales, telles que la schizophrénie, la paranoïa et la psychose. Elle rend aussi les personnes qui en consomment plus agressives, en plus de détruire un nombre considérable de neurones dans leur cerveau. La drogue peut causer la mort lors de surdose.
Les effets à long terme de la consommation de drogues
Comme vous pouvez l’imaginer, consommer régulièrement ce type de substances, qui affectent directement le fonctionnement du cerveau, provoque un vieillissement prématuré de cet organe vital dont le rôle est de nous faire interagir avec le monde qui nous entoure. De plus, si une personne a l’habitude de consommer des drogues régulièrement, son humeur sera altérée.
En effet, comme nous l’avons dit précédemment, la consommation de stupéfiants est directement liée au fait d’éprouver du plaisir. Ainsi, il est possible de ne plus pouvoir éprouver du plaisir naturellement et d’avoir habitué le cerveau à ne plus éprouver de plaisir qu’avec l’aide des stimulations provoquées par les drogues.
Une personne qui consomme fréquemment de la drogue ne pourra pas éprouver de plaisir et profiter des activités qui déclenchaient auparavant du plaisir chez elle. Elle se sentira déprimée et ne trouvera de plaisir et de bien-être qu’en consommant de la drogue, ce qui créera une réaction chimique dans le cerveau.
Pour retrouver un fonctionnement cérébral normal, il est recommandé d’abandonner toutes les drogues pour pouvoir rétablir le cerveau, à condition qu’il ne soit pas trop endommagé.
Sources :
- https://www.apprendreaapprendre.com/reussite_scolaire/drogues-cerveau/
- https://sante.toutcomment.com/article/comment-les-drogues-agissent-elles-sur-le-cerveau-7143.html
- https://maisonlepervier.com/nouvelles/en-quoi-la-drogue-modifie-t-elle-le-fonctionnement-du-cerveau
- https://www.doctissimo.fr/html/dossiers/drogues/mildt/principales-drogues-action-cerveau.htm