Qu’est ce que la nomophobie ?

Le terme « nomophobie » désigne une phobie liée à la peur excessive d’être séparé de son téléphone mobile. C’est un mot-valise construit par contraction de l’expression anglaise « no mobile-phone phobia ».
La nomophobie, qu’est-ce que c’est ?
La nomophobie, phénomène récent intimement lié à l’essor des nouvelles technologies, est une anxiété démesurée à l’idée de se retrouver sans son téléphone portable.
Ce trouble n’est, pour le moment, pas répertorié par le DSM-V (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux). Il est toutefois considéré, par les chercheurs en psychiatrie, comme une maladie du monde moderne, engendrée par la communication virtuelle.
Elle s’est accentuée avec la généralisation des smartphones. Et d’après une étude commandée par Bouygues Télécom en 2018, 62 % des Français ne parviennent pas à se passer de leur téléphone pendant toute une journée. La nomophobie se traduit en effet par une peur panique à l’idée :
- de perdre ou d’oublier son téléphone ;
- de casser son téléphone ;
- de se faire voler son téléphone ;
- de ne plus avoir de batterie ;
- de ne pas avoir de réseau internet
- ou de ne pas pouvoir utiliser une application qui paraît indispensable à un moment T.
Les symptômes de la nomophobie
En cas de nomophobie, on retrouve des symptômes d’addiction au portable : le sujet consulte très fréquemment son téléphone, quel que soit le lieu où il se trouve, le garde ouvert et à portée de main 24h/24, 7j/7, souffre d’un véritable manque lorsqu’il n’a pas accès à son téléphone… Il peut aussi préférer communiquer par téléphone plutôt que rencontrer les gens. À ces symptômes s’ajoutent ceux, plus caractéristiques, des phobies.
La personne nomophobe peut notamment mettre en place des stratégies d’évitement pour ne jamais être privée de portable : elle a toujours son chargeur avec elle, elle évite les lieux sans réseau ou qui ne lui permettent pas d’exploiter la pleine puissance de son smartphone (par exemple, la présence d’un réseau Wifi fait partie de ses critères principaux pour choisir une location de vacances), va jusqu’à avoir un téléphone de rechange au cas où…

Signes de la nomophobie
Les manifestations caractéristiques de l’addiction et de la dépendance au téléphone sont :
- une utilisation incessante du téléphone, dans la rue, chez les commerçants, dans les transports, pendant les courses et parfois même chez un médecin.
- l’apparition d’une angoisse lorsqu’une anomalie ou un bug survient, lorsqu’on ne retrouve plus le téléphone ou qu’il est impossible de le recharger
- un besoin d’avoir son téléphone sur soi en permanence (dans leurs mains, proches de leur lit la nuit…)
- un besoin irrépressible de devoir répondre au téléphone, aux mails, aux messages…
- parfois, un repli sur soi
- des signes de panique comme une sensation d’étouffer, une transpiration excessive ou une accélération de la fréquence cardiaque en cas de perte ou d’oubli du téléphone.
Quelles sont les causes de la nomophobie ?
Le développement de la nomophobie est en lien direct avec la dépendance grandissante à l’information et à l’instantanéité des interactions, favorisés par les réseaux sociaux.
Ce phénomène peut aussi être lié à certains traits de personnalité, plus réceptifs au système de récompense. Les personnes anxieuses par nature, ou sujettes à des désordres comme des troubles obsessionnels compulsifs sont aussi plus susceptibles de sombrer dans l’addiction au portable.
Différence entre addiction au smartphone et nomophobie
Les deux vont de pair. La dépendance au téléphone peut mener à la nomophobie. Comment cela se traduit ? Par deux critères : l’angoisse exagérée à l’idée d’être privé de son téléphone et des stratégies d’évitement de ses peurs : on l’a toujours sur soi, on vérifie qu’on l’a et l’on envisage toutes les solutions de secours…Comme indiqué dans le paragraphe plus haut.
Quels sont les différents risques liés à l’utilisation d’un smartphone ?
La nomophobie peut avoir plusieurs répercussions sur la santé, aussi bien au niveau physique que psychique. Les nombreuses études conduites depuis 2008 soulignent que les 18-25 ans sont particulièrement susceptibles de souffrir :
- d’isolement social ;
- de burn-out numérique ;
- d’intolérance aux frustrations de la vie réelle ;
- de migraines ophtalmiques ;
- de troubles du sommeil ;
- d’une perte des capacités auditives ;
- de troubles musculo-squelettiques (main, pouce, coude, épaules, cervicales) ;
- d’une diminution de certaines capacités cognitives, comme la mémoire, le langage, l’attention et la concentration ;
- mais aussi d’une diminution de l’estime de soi.
Traitements
Il faut apprendre progressivement à moins utiliser son portable en essayant par exemple de l’éteindre plusieurs fois par jour pendant 15 minutes au début puis en augmentant progressivement ce temps pour arriver à des périodes de 1 heure.
Cela s’apparente à une forme de désensibilisation, traitement allergologique consistant à réhabituer progressivement son organisme à tolérer un allergène comme les pollens par exemple.
Il faut également réussir à ne plus regarder son téléphone en présence d’autres personnes et apprendre à ne pas l’avoir sur soi en permanence lors de sorties par exemple.
Mais il est parfois nécessaire, dans des situations extrêmes d’addiction sévère de consulter un psychologue afin de se faire aider à contrôler ces symptômes.
Comment réduire sa dépendance au smartphone ?
Pour réduire son usage, il est d’abord nécessaire d’en prendre conscience : par exemple, repérer tous les moments où l’on consulte son appareil alors qu’on pourrait s’en passer. Il existe aussi de nombreuses applications permettant de consulter son temps de connexion aux différents réseaux sociaux ou même de bloquer l’accès au téléphone après une certaine heure.
Il est conseillé de désactiver ses notifications et alertes, mais également, de ne pas garder son téléphone sur soi en permanence : une étude de 2017 a ainsi montré que le smartphone accapare une partie de nos capacités cognitives même simplement éteint et posé à côté de soi. Enfin, diversifier ses activités, faire du sport et enrichir sa (vraie) vie sociale reste le meilleur moyen d’éviter de tomber dans la nomophobie.
Sources :
- http://vouloirtoujourstoutsavoir.blogspot.com/2014/08/quest-ce-que-la-nomophobie.html
- https://www.futura-sciences.com/sante/definitions/hygiene-vie-nomophobie-15110/
- https://www.jomobox.fr/nomophobie-definition-p315046.html
- https://www.maxisciences.com/phobie/nomophobie-traitement-symptomes-qu-est-ce-que-c-est_art39530.html
- https://www.santemagazine.fr/sante/addictions/nomophobie-comment-savoir-si-on-est-vraiment-addict-a-son-portable-922092
- https://www.passeportsante.net/sante-mentale/phobie?doc=nomophobie
- https://sante.journaldesfemmes.fr/fiches-sante-du-quotidien